Quels peuvent être les impacts psychologiques et comment en réduire les effets négatifs

 

La situation que nous vivons actuellement est une réalité inédite et hautement anxiogène. Cela peut nous affecter tant sur le plan physique que psychologique. Il est notamment normal de ressentir du stress, de l’inquiétude et de se sentir déstabilisé par le confinement qui nous est imposé.

Les mots « épidémie », « guerre », « confinement », associés au nombre de morts présenté chaque jour dans les médias peuvent réveiller chez nous des angoisses primitives, instinctives en lien avec l’angoisse de mort.
Avec le confinement, notre quotidien est bousculé, tous nos repères sont perturbés ce qui peut de ce fait impacter notre humeur. La promiscuité physique avec les membres du foyer peut générer des tensions. L’isolement social peut au contraire venir majorer le sentiment de solitude.

Face à un même évènement, chaque individu réagira de manière différente en fonction de ce qu’il est : en fonction de sa personnalité, de son histoire, du contexte de vie dans lequel il se trouve, de ses ressources internes, de sa santé..

Ces différents facteurs internes et externes vont donc donner lieu a des réactions très différentes dans la population. Certains traverseront cette période sans trop de difficultés, tandis que d’autres pourront se sentir très déprimés ou angoissés. L’intensité des ressentis dépendra de la perception individuelle de l’événement.

Cette situation peut également faire échos à des évènements ou des souvenirs douloureux et réveiller un mal-être.

Dans tous les cas et quelques soit vos éprouvés, vous avez le droit de les ressentir. Toute émotion ou sentiment est toujours vrai.

 

Dans cette période vous pouvez donc ressentir 

 

Sur les plans psychologique et émotionnel :

  • Sentiment de peur ou d’insécurité en lien avec le virus
  • Sentiment d’être dépassé par les événements, impuissance
  • Vision négative des choses ou des événements quotidiens
  • Présence de sentiments de découragement, d’insécurité, de tristesse, de colère

Sur le plan comportemental :

  • Irritabilité, agressivité
  • Pleurs
  • Isolement, repli sur soi
  • Difficultés de concentration
  • Difficulté à prendre des décisions..

 

Quelques conseils pour vivre au mieux cette période

 

Toutes ces manifestations peuvent être normales dans le contexte actuel de pandémie.

La plupart des gens possèdent les ressources internes pour s’adapter à ce type de situation. Mais pour les personnalités les plus fragiles ou particulièrement anxieuses, cette période peut-être d’autant plus compliquée à traverser.

Voici quelques conseils non exhaustifs pour vous aider à traverser cette période et en minimiser les répercussions dans votre quotidien.

S’informer :

Un manque d’information ou des informations contradictoires peuvent augmenter ces réactions.

  • Informez-vous à des sources d’information fiables et méfiez-vous des nouvelles sensationnalistes provenant de sources peu connues ou douteuses; prenez le temps de valider l’information auprès des sources officielles reconnues;
  • Bien qu’il soit important de vous informer adéquatement, limitez le temps passé à chercher de l’information au sujet de la COVID-19 et de ses conséquences, car une surexposition peut contribuer à augmenter l’anxiété ou les affects dépressifs.

Prendre soin de soi :

  • Restez attentif à vos sentiments, émotions et réactions, et donnez-vous la permission de les exprimer à une personne de confiance ou de les exprimer par le moyen de l’écriture, de l’activité physique ou autre;
  • Pratiquez une activité physique qui vous permet d’évacuer votre stress et d’éliminer vos tensions;
  • Adoptez des habitudes saines de vie comme une bonne alimentation et des heures de sommeil suffisantes;
  • Limitez les facteurs qui vous causent du stress;
  • Autorisez-vous des petits plaisirs (par exemple, écouter de la musique, lire, etc.);
  • Restez en contact avec les gens qui vous font du bien;
  • Rappelez-vous les stratégies/ressources que vous avez déjà utilisées par le passé et qui vous ont aidé á traverser une période difficile;
  • Posez vos limites (par exemple, refusez une tâche que vous ne voulez pas faire et qui n’est pas essentielle);
  • Apprenez à déléguer et à accepter l’aide des autres.
  • Prenez du temps pour respirer/méditer..

 

Quand demander de l’aide ?

 

Si après un certain temps (semaines ou mois), le sentiment de mal-être persiste ou s’intensifie, il peut-être important de demander l’aide d’un spécialiste.

La présence de plusieurs de ces signes peut démontrer que vos ressources personnelles sont débordées et ne vous permettent plus de gérer vos inquiétudes au quotidien. Il pourrait alors être bénéfique pour vous d’aller chercher de l’aide auprès d’un professionnel de santé.

Sur le plan physique :

  • Sensation d’étouffer, cœur qui bat plus vite, étourdissements, nausées
  • Troubles du sommeil importants, insomnie ou hypersomnie, cauchemars récurrents.
  • Diminution de l’appétit marquée, associée ou non avec une perte de poids
  • Manque d’énergie et fatigue marquée, épuisement

Sur le plan psychologique et émotionnel :

  • Anxiété et peurs envahissantes
  • Sensation de panique lorsque vous entendez parler du virus
  • Pensées négatives envahissantes, ruminations excessives, idées noires
  • Perte de plaisir et manque d’intérêt envers les activités que vous avez l’habitude d’apprécier.

Sur le plan comportemental :

  • Difficulté à assumer les tâches quotidiennes
  • Évitement de toute personne extérieure de la maison en raison d’une crainte de contagion
  • Surveillance constante des symptômes reliés au virus
  • Pleurs intenses et fréquents
  • Irritabilité et agressivité marquées, conflits avec l’entourage
  • Manque de concentration
  • Abus d’alcool, de drogues ou de médicaments.

Si vous vous sentez mal, débordé par la situation, ne restez pas seul. De nombreux psychologues, dont je fais partie, poursuivent leurs activités par téléphone ou en vidéo-consultation.

De manière générale, parler de ce qui fait souffrir soulage et peut aider à prendre du recul sur ce que vous vivez en identifiant ce qui est directement lié aux évènements actuels de ce qui peut-être en lié à des éléments de votre histoire que la situation réactive.

Si vous vous sentez particulièrement fragilisé, en proie à des idées noires voire suicidaires, n’hésitez pas à contacter un service d’urgence général comme le Samu 15, les pompiers 18 ou la police 17.

 

A lire aussi :
https://www.enjoyfamily.fr/confinement-parentalite
https://www.enjoyfamily.fr/confinement-avec-ses-enfants/